Thomas Pesquet a grandi dans l’ISS, et rentre à peine dans sa combinaison
Thomas Pesquet a grandi dans l'ISS, au sens figuré, comme au sens propre du terme. Lui qui est parti en mesurant 1,84 mètre fait aujourd'hui 4 à 5 centimètres de plus. Une situation tout à fait normale pour un astronaute après un tel séjour.
Dans quel état revient-on de six mois dans l’espace ? Si avec les 65 expéditions terminées au sein de l’ISS, les scientifiques ont un avis assez précis sur la question, les changements physiologiques constatés au retour des astronautes sont toujours fascinants.
En ce qui concerne notre astronaute national, Thomas Pesquet, le normand a, entre autres, gagné quelques centimètres durant son voyage. Une poussée de croissance qui serait assez extraordinaire pour un trentenaire comme lui s’il était resté sur Terre. Mais dans l’espace, ce gain de taille n’a rien d’étonnant.
En l’absence de gravité le corps de Thomas Pesquet s’est étiré pendant 6 mois. Naturellement le corps humain dispose d’une pression interne, qui lui permet de résister aux forces gravitationnelles de notre planète. Cela nous évite de nous faire ratatiner par cette dernière. Un phénomène encore plus visible chez les poissons vivants au fond des océans, sous des niveaux de pression insupportables pour l’Homme. Ces derniers sont généralement plats, il est alors plus facile pour eux de résister à la pression de l’eau.
Mais pour en revenir à Thomas Pesquet, à la différence d’un poisson, ce dernier n’a pas eu à subir la moindre pression au cours de ces 200 jours passés dans l’espace. Un phénomène anormal pour le corps humain qui en absence de gravité a eu tout le temps de s’agrandir. Bilan pour l’astronaute normand : +4 centimètres en six mois, un petit gain pour lui qui mesure déjà 1,84 mètre, mais un problème de taille pour la NASA et l’ESA qui avait dû prendre cela en compte lors de son départ il y a six mois. Lors de son retour, le français est donc tout juste rentré dans sa combinaison.
Ces quelques centimètres gagnés au cours de ces six derniers mois devraient néanmoins être rapidement perdus par le français qui va retrouver sa taille « normale » d’ici une semaine ou deux. Après 200 jours dans l’espace le Toulousain d’adoption a retrouvé le calme de son domicile et profite d’un repos bien mérité.
Le problème des muscles atrophiés
Autre conséquence de cette absence de pesanteur, les muscles des astronautes sont au repos pendant six mois. En effet, ils n’ont pas à lutter contre la gravité pour nous maintenir debout, et les muscles, notamment des jambes s’atrophient grandement durant un séjour dans l’espace.
Il est ainsi nécessaire, afin de réduire les risques lors de son retour sur Terre de faire énormément d’exercice physique au cours de son séjour dans l’espace. Un entraînement auquel le français n’a pas échappé lui qui passait plusieurs heures par jour sur le tapis de course.
Ces informations sur l’évolution du corps humain dans l’espace même après un « court » voyage de six mois sont cruciales pour les scientifiques et les agences gouvernementales qui prévoient de relancer dans les prochaines années la conquête spatiale. En effet, la NASA d’abord avec Artemis prévoit de retourner sur la Lune d’ici à 2025, tandis que des projets, pour le moment très flous, visent Mars et son sol rouge pour une mission habitée d’ici à 2050.
Une douche, du café et du fromage
Les premiers mots de Thomas Pesquet, de retour sur Terre
« Une douche, du café et du fromage » : sur le tarmac de l'aéroport de Cologne, Thomas Pesquet a confié aux journalistes quelles étaient ses premières envies, au terme de sa deuxième mission spatiale, après 199 jours passés dans la Station spatiale internationale. L'astronaute français est apparu en forme, mardi 9 novembre. Après un amerrissage réussi au large des côtes de Floride et un retour direct en Europe, il doit désormais se réadapter à la gravité terrestre.
De l'avion médicalisé de l'armée française qui le ramenait des États-Unis vers Cologne, en Allemagne, il est sorti en marchant, seul. Il a confié se sentir « encore un peu lourd », après six mois passés en apesanteur, à 400 km au-dessus de la Terre. L'astronaute de 43 ans, qui vient de terminer la deuxième mission de sa carrière, a vécu un voyage retour « moins dur » que la première fois, en 2017, dans les steppes du Kazakhstan.
Thomas Pesquet devra suivre un programme de trois semaines de réhabilitation physique à Cologne. Il y subira aussi des prélèvements scientifiques afin de contribuer à la collecte de données sur l'effet de la micro-gravité sur le corps humain.
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