Angkor menacé par un parc d'attractions
Les temples d’Angkor menacés par un parc d’attractions
Au Cambodge, le caractère sacré de l’ancienne capitale de l’Empire khmer, « Patrimoine mondial » de l’Unesco, est mis en danger.
Publié aujourd’hui 13 Février 2021 à 00h02, mis à jour à 05h37
Au Cambodge, le caractère sacré et universel d’Angkor, l’ancienne capitale de l’Empire khmer (IXe - XVe siècles), classée « Patrimoine mondial » de l’Unesco en 1992, avec ses dizaines de temples en grès ciselé au cœur de 400 kilomètres carrés de jungle, est menacé à sa porte. La construction d’un gigantesque parc d’attractions comparable à un Disneyland, et baptisé « Angkor Lake of Wonder » (« Angkor, lac des merveilles »), est prévue sur 75 hectares, à seulement 500 mètres de la zone tampon protégée par l’Unesco.
Lire le reportage : A Angkor, le défi du tourisme de masse
Auteur de ce projet, la société chinoise NagaCorp LTD, qui possède par ailleurs des casinos, notamment à Phnom Penh, a annoncé qu’elle avait reçu, le 12 mai 2020, l’agrément de l’administration du premier ministre cambodgien, Hun Sen, pour la construction de ce complexe touristique. NagaCorp LTD aurait la garantie de disposer dudit terrain pendant cinquante ans (contrat renouvelable) pour construire et administrer le parc d’attractions. La location du terrain appartenant à l’Etat cambodgien resterait gratuite de sept à dix ans, puis serait facturée 29 dollars par mètre carré, pour rapporter au total près d’un milliard de dollars. Tandis que NagaCorp LTD investirait 350 millions de dollars dans la phase initiale du projet.
Lire aussi A Angkor, des statues de grès ont été découvertes
Présenté en vidéoconférence, pandémie oblige, les 26 et 27 janvier 2021, lors de la réunion du Comité international de l’Unesco pour la conservation et le développement durable du site historique d’Angkor (CIC-Angkor), ce projet pharaonique a créé l’incompréhension chez les experts chargés des programmes de sauvegarde du site classé. Tant le caractère festif et ludique du futur Angkor Lake of Wonder leur semble incompatible avec l’empreinte sacrée des temples de l’authentique Angkor, le plus vaste site bâti classé Patrimoine mondial.
Quelques lectures et photos du Cambodge sur le site ARSA n°1
http://amicaledesretraitesogreah.e-monsite.com/album/1996-souvenires-de-phnom-penh/
· 1994 Pak Mun Dam photos équipe
· 1995 Phnom Penh Les chantiers de l'eau
· 1996 La Soif du Monde Ek Sonn Chan
· 1996 Phnom Penh la grande crue
Albums photos
http://amicaledesretraitesogreah.e-monsite.com/album/1996-souvenires-de-phnom-penh/
http://amicaledesretraitesogreah.e-monsite.com/album/1996-l-equipe-sogreah-au-restaurant-phnom-penh/
http://amicaledesretraitesogreah.e-monsite.com/album/1996-l-equipe-sogreah-a-phnom-penh/
Patrimoine mondial : à Angkor, le défi du tourisme de masse
Le site archéologique cambodgien devrait accueillir 10 millions de visiteurs en 2025, au risque de mettre en péril ce joyau, classé par l’Unesco il y a vingt-cinq ans.
Par Florence Evin(Angkor (Cambodge), envoyée spéciale)
La foule des touristes devant le temple d’Angkor Vat, au Cambodge.
MARTIN PARR/MAGNUM PHOTOS
Jeudi 14 décembre 2017, dans la nuit chaude et moite d’Angkor, le Cambodge fête les vingt-cinq ans de l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco de l’ancienne capitale de l’Empire khmer (IXe-XVe siècle). L’occasion de se réjouir du sauvetage de ses temples, aux danseuses célestes ciselées dans le grès, délivrées de l’étreinte de la jungle. Vingt-cinq ans de succès pour la restauration exemplaire du plus vaste site archéologique de la planète aux quatre cents kilomètres carrés – quatre fois Paris –, dont la densité monumentale n’a pas d’équivalent. Dans la forêt, seuls ses édifices de pierre et de brique ont survécu aux moussons et aux termites qui ont eu raison des maisons et palais de bois.
Lire l’éclairage : De Venise au Machu Picchu, une « déferlante “low cost” » de touristes
Pour Angkor, cet anniversaire est synonyme de nouveaux défis à relever : si elle ne veut pas être victime de son succès, la cité doit maîtriser au plus vite les flux touristiques qui se déversent sur son site. « Cinq millions de visiteurs ont été reçus en 2017, sept millions seraient attendus en 2020, dix millions en 2025 », prévient Sum Map, directeur général de l’Autorité pour la protection du site et l’aménagement de la région d’Angkor (Apsara), chargée du site archéologique.
Embouteillages et pollution
Aujourd’hui la cohue ternit la visite des trois temples phares – Angkor Vat, le Bayon et le Ta Prohm –, vers lesquels se précipitent, en rangs serrés, des groupes compacts, souvent mobilisés par leurs selfies. Non loin, des dizaines de monuments demeurent déserts.
On est ainsi seule à gravir les marches du Baphuon, la plus haute pyramide du site, restaurée par Pascal Royère, de l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO) ; seule sous les ficus et autres géants de la jungle qui veillent sur le palais royal, juste derrière la terrasse des Eléphants, bondée, elle. Seule encore parmi les danseuses de grès du charmant Banteay Kdei.
Vous utilisez 32.58% de l'espace qui vous est alloué. (162.91 Mo sur 500 Mo)
Jacques Dumarçay le grand architecte au chevet d’Angkor
Passionné par l’Asie du Sud-Est, il a conduit les gigantesques travaux de restauration de plusieurs temples angkhoriens ou ceux de Borobudur, à Java. Ce membre de l’Ecole française d’Extrême-Orient, au caractère à la fois pugnace et bienveillant, est mort le 22 novembre, à l’âge de 94 ans.
Jacques Dumarçay en 1993, devant les travaux de restauration de la Terrasse des éléphants, à Angkor (Cambodge), où avaient lieu les grandes parades royales. Ecole française d’Extrême-Orient/Christophe Pottier
Jacques Dumarçay, l’architecte des grandes restaurations d’Angkor, au Cambodge, jusqu’en 1971, peu avant l’arrivée au pouvoir des Khmers rouges, et de nouveau dès 1991, est mort, dans sa quatre-vingt-quinzième année, dimanche 22 novembre, à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines), près de Paris. Sa pugnacité à relancer les chantiers les plus complexes, son enthousiasme jubilatoire, sa bonhomie bienveillante comme son goût de la poésie, qu’il aimait partager, auront nourri sa passion pour l’Orient, et plus précisément pour l’Asie du Sud-Est, où il a passé l’essentiel de sa vie professionnelle.
Né le 26 juin 1926, à Toul, en Meurthe-et-Moselle, Jacques Dumarçay « monte » à Paris faire ses études à l’Ecole des beaux-arts, dans l’atelier de l’architecte Georges Labro (1887-1981). Il travaille dans plusieurs cabinets d’architectes de la capitale avant de partir sur un chantier de fouilles en Afghanistan. Sa découverte de l’Asie commence sur ces terres marquées par les vestiges d’Alexandre le Grand.
De 1953 à 1964, il met ses connaissances en architecture au profit d’études archéologiques et participe aux fouilles de la Délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA), sur le site de Mundigak, de l’âge du bronze, sous la direction de Jean-Marie Casal (1905-1977) qu’il suivra, par la suite, au Pakistan, dans le cadre de la Mission archéologique des Indes, chargée des sites millénaires de la civilisation de l’Indus
En 1964, Philippe Stern (1895-1979), directeur du Musée Guimet, à Paris, l’envoie au Cambodge, à Siem Reap, la ville qui dessert les temples d’Angkor (400 km2 de monuments des IXe-XVe siècles), où il devient l’assistant de Bernard-Philippe Groslier (1926-1986) à la conservation des monuments. Il a pour mission les chantiers de restauration et les études architecturales. Dans la foulée, il intègre l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO) et obtient son diplôme d’architecte agréé en 1967
Biographie
Clic ci-dessous
http://amicaleretraitessogreahartelia.e-monsite.com/pages/grands-travaux/biographie-jacques-dumarcay.html
Page ajoutée le 15 Février 2021
Ajouter un commentaire