Tunisie la région du Mornag
Historique
Texte de René Viscuso
La Tunisie une viticulture qui revient de loin. Phéniciens, Carthaginois, Romains, Byzantins : ces peuples ont toujours cultivé la vigne en Tunisie, un pays baigné d’une tradition viticole millénaire. Pourtant, l’arrivée du pouvoir musulman, dès le VIIe siècle, fera presque disparaître la culture du vin dans le pays pendant plus de 1.000 ans.Il faudra attendre 1881, avec l'instauration du protectorat français de Tunisie, pour voir la production du vin relancée. L’indépendance de la Tunisie, en 1956, aurait également pu marquer un coup d’arrêt définitif à l’industrie du vin. Il n’en fut rien.
S'il est en Tunisie une région digne d'attirer l'attention publique, pour la rapidité avec laquelle la colonisation s'y est développée, c'est bien celle du Mornag.
En 1884, après la prise de Tunis en 1881, aucun Français n'y avait encore pris pied Ce beau pays, dont le centre est à 23 kilomètres de Tunis seulement, n'avait alors ni pont, ni route le reliant à la capitale; il était, pour ainsi dire, inabordable.
Cette situation défectueuse n'arrêta cependant pas l'élan de nos colons. Les Marchand, les Terras, les Crété, les Guignard, les Moret, pour ne citer que les plus hardis n'hésitèrent pas à s'y fixer, à conquérir ce sol entièrement arabe et à y introduire, à l'aide de capitaux intelligemment employés, les méthodes culturales modernes, à y créer de superbes fermes d'élevage, des pépinières et surtout des vignobles qui comptent parmi les plus beaux de la Régence.
Sur une superficie de vingt mille hectares que comprend cette plaine du Mornag, quinze mille sont, à l'heure actuelle, possédés par nos compatriotes, acquis à la colonisation, travaillés par la grande et la petite culture, celle-ci sous l'égide et la protection de celle-là. Un millier d'hectares, plantés en vignes, y produisent, bon an mal an, plus de soixante mille hectolitres d'un vin renommé dont la valeur dépasse un million de francs.
De bonnes routes, parfaitement entretenues, en desservent tous les domaines; des ponts ou des gués, soigneusement aménagés, y donnent accès. Une recette des Postes et Télégraphes, un réseau téléphonique, un Service public de voitures mettent le pays en communication constante avec Tunis. Enfin, une école mixte, une chapelle catholique, un hôtel restaurant et des débits de tabac assurent à ses habitants les éléments au moins de la vie matérielle, de la vie intellectuelle et de la vie morale.
Voilà l'oeuvre de moins de douze années voilà le résultat de l'énergique initiative de quelques Français et du concours dévoué que leur ont prêté les agents du Protectorat, parmi lesquels il serait injuste de ne pas citer, en première ligne, l'ancien contrôleur de Tunis, M. le commandant Catroux!
Et si tous les vaillants pionniers du Mornag sont ainsi dignes vraiment d'admiration pour l'œuvre commune qu'ils ont accomplie, il en est un, parmi eux, qui nous paraît avoir droit ici à une mention spéciale parce que son œuvre particulière dépasse, en réalité, le cercle des intérêts privés et peut être considérée comme d'utilité générale c'est M. Crété.
Maurice Crété
Jeune et brillant officier de chasseurs d'Afrique démissionnaire, M. Maurice Crété vint, en décembre 1884, planter sa tente à Nabch Eddib. Il s'installait là, avec un brave sous officier libéré, de son régiment, comme président d'une Société, composée de jeunes actionnaires, ses amis, et se mettait immédiatement à l'œuvre.
En cinq ans, il plantait 265 hectares de vignes qui, dès 1890, produisaient 4.600 hectolitres de vin et, en 1895, arrivaient au rendement de 14,000 hectolitres. Voilà pour son œuvre d'intérêt privé.Elle ne suffisait ni à son activité, ni à son patriotisme.
Pendant qu'il l'accomplissait, il créait encore, en dehors de sa Société, pour le compte de particuliers ou de jeunes gens qu'il initiait à la viticulture, une demi douzaine de vignobles, une ferme d'élevage, deux belles pépinières qui, pendant dix années, ont assuré les besoins de la Colonie en plantes, arbres et arbustes de toutes variétés.
En même temps qu'il se livrait à ces travaux, qu'il édifiait une petite église, qu'il construisait un hôtel, une école mixte, une distillerie, une usine à plâtre et de nombreux logements pour son personnel, M. Crété organisait enfin une école pratique à l'usage des néo colons.
Cette institution, qu'un esprit malicieux a fait appeler par quelques-uns une école de cadets, rendra certainement, croyons nous, les plus réels services à nos compatriotes et à la colonisation.
Nul n'ignore, en effet, toutes les difficultés qu'éprouvent, à leurs débuts, sur la terre d'Afrique, les agriculteurs qui viennent de France. Leur ignorance absolue de la langue arabe, de l'administration fiscale, du régime de la propriété,de la nature du sol et des conditions de l'agriculture, en général, dans ce pays, leur occasionne souvent des déboires et les soumet, tout au moins, à de rudes épreuves car, si la Tunisie offre un vaste champ à l'agriculture et une rémunération assurée des capitaux qu'on lui consacre, chacun sait aussi que les opérations qu'elle nécessite et les méthodes culturales qu'elle exige diffèrent considérablement de celles usitées de l'autre côté de la Méditerranée. C'est pour éviter ces pertes de temps et d'argent et ces tâtonnements ruineux à nos compatriotes que M. Maurice Crété a organisé cette école de stagiaires qu'il dirige avec une autorité, une ténacité et une aptitude incontestables.
Ses élèves sont actuellement au nombre de dix. La plupart sortent de nos écoles d'agriculture et de notre Institut agronomique.
Une année de stage à Crétéville et dans les exploitations qui en dépendent doit les mettre en état de diriger une ferme, soit comme gérants, soit pour leur propre compte.
Chaque élève est attaché, pendant un mois, à un service dirigé par un contremaître. C'est ainsi que, pendant leurs six premiers mois de stage,tous les élèves sont initiés successivement et pratiquement à la taille de la vigne, aux plantations, aux labours, aux binages, aux fumures et soins contre les maladies qui attaquent la vigne, au chai, aux écuries et soins à donner aux animaux et au matériel, aux notions de comptabilité, aux prix économiques des constructions et des réparations soit aux bàtiments,soit au matériel d'exploitation.
En outre, ils sont tenus de suivre, trois fois par semaine, un cours d'arabe parlé qui leur est professé gratuitement, à l'école mixte de Crétéville, par un professeur de l'Enseignement public.
Ils terminent, enfin, leur stage par un séjour de deux mois dans l'une des fermes du voisinage, dont ils prennent la direction sous le patronage de M. Crété. C'est là qu'ils donnent eux-mêmes la mesure de leurs aptitudes et de leur savoir.
Au sortir de cette période ultime, s'ils restent dans le personnel de M. Crété, ils sont appointés sinon, ils peuvent, avec toutes chances de réussir, postuler pour la gérance d'un domaine quelconque, ou créer, pour eux-mêmes, une exploitation nouvelle.
Dans ces cas, dans le dernier surtout, où les aléas sont plus grands, les conseils et le concours de M. Crété leur sont acquis, tant pour le choix et l'achat des terres que pour leur mise en valeur la plus économique.
Pendant toute la durée de leur stage, les élèves ont seulement à subvenir à leur entretien encore trouvent-ils à Crétéville pension pour 55 francs par mois, chambre confortable pour 4 francs, et, s'ils ont des chevaux leur appartenant, une écurie commune pour les loger. Bref, tout compris, ils n'ont à leur charge qu'une dépense moyenne et mensuelle de soixante-quinze francs environ. Bien entendu, M. Crété n'admet et ne conserve dans son école que des élèves donnant des preuves réelles d'aptitudes agricoles et d'une conduite irréprochable.
Telle est, en résumé, l'œuvre de cet officier colon. Elle déborde trop manifestement, comme nous le disions en commençant, le cercle des intérêts privés, et touche, par trop de côtés, aux intérêts généraux de la colonisation franco-tunisienne, pour que son auteur n'ait pas une place toute particulière, et vraiment unique, parmi les premiers colonisateurs de la Régence.
Dernièrement, notre confrère du Protectorat, dans un charmant instantané sur M. Crété, écrivait: son horoscope et serait nommé chevalier de la Légion d'honneur prochainement ..
Espérons, dans un avenir plus rapproché même si notre confrère ne l'annonce pas, la réalisation de cet horoscope. Jamais croix d'honneur n'aura récompensé plus de labeurs modestes, plus de travail persévérant, ni plus patriotique entreprise.
Un grand domaine agricole en Tunisie avec une belle allée d'oliviers
A suivre...
En triant des papiers de famille, Marcel Lagarde a retrouvé de nombreuses cartes postales et photos deTunisie-de Kabylie ainsi que d'autres régions d'Algérie.
http://www.lestizis.fr/Tunisie-1900/Tunisie-1900/index.html
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Dans la médina de Tunis, à Tataouine au coeur du désert, dans les eaux de la Méditerranée à Bizerte et sous les airs rythmés du malouf, Jérôme Pitorin s'apprête à vivre un voyage auprès de Tunisiens solidaires, viscéralement tournés vers le renouveau et l'avenir de leur pays.
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15 Février 2021***
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