MISSION AU BANGLADESH 1992
Texte et photos de Jacques Decroux
Pays surpeuplé, 162 millions d’habitants pour une superficie de 150 000km², avec 1100 habitants au km² (France 110), le Bangladesh vit ou plutôt survit.
En 1991, un cyclone a tué plus de 135 000 personnes, ce qui est une aimable estimation puisque sur place les gens parlaient de 300 à 400 000 disparus.
Sogréah est intervenu dans le cadre d’un aménagement de la Jamuna (ou Brahmapoutre) afin de réduire les dégâts des inondations ou les limiter.
Difficile de mettre en place des protections de berges dans un pays de delta constitué essentiellement de sables et d’alluvions. André Fine était le General Manager, et Daniel Sauvagère le résident lors de mon séjour, en mars avril 1992.
Ma mission était d’installer dans des endroits stratégiques, des échelles limnimétriques de crue, de trouver et former un observateur pour noter chaque évènement hydrologique de ce gigantesque fleuve et de ses innombrables méandres.Les difficultés rencontrées furent de trouver ces emplacements de station, puis de trouver un observateur.J’ai découvert qu’il n’y avait aucun arbre ou rocher pour fixer mes échelles.Que ce pays musulman n’ait pas à la même date que nous, et que les gens des villages ne disposent ni de calendrier, ni d’heure, ni de cahier, ni de stylo, la mission s’annonçait rock’roll !!
J’ai donc acheté à la capitale Dacca tous ces éléments y compris une montre à 5 takas, pour chaque observateur, ce qui conférait à ce dernier une autorité sur le reste du village !
Voir les commentaires de JC Pellet et Alain Venel
http://amicaleretraitessogreahartelia.e-monsite.com/pages/souvenirs-de-missions/page-2.html
Bengladesh Souvenirs de JF Viguié
Voilà un projet qui me replonge dans mes souvenirs (sans photos) J’étais au départ du projet, avec Georges Renau et Guy Morvant. C’était le projet de Mme Mitterrand. La petite histoire dit qu’elle s’était mouillé les souliers lors d’une visite à Dhaka et qu’elle voulait mettre les Bengladeshis au sec. C’était un projet avec la CNR (et le BCEOM et d’autres français) et je me rappelle qu’on avait fait une grande journée sur le Rhône pour expliquer aux ministres Bengladeshis qu’on avait ainsi le modèle réduit du Brahmapoutre et qu’avec l’argent français on pourrait les protéger des inondations. Nous avions été avec Guy Morvant visiter un ouvrage du Rhône.avec les clients. Guy avait pu revenir avec eux à Lyon dans l’hélicoptère présidentiel, avec des fauteuils confortables. J’avais du ramener la voiture.
Georges Renau avait été à l’Élysée un 26 Décembre pour signer le contrat dans le bureau de Jacques Attali. Encore de l’argent français gaspillé car on ne peut rien faire pour sauver le Bengladesh.
Je n’ai été à Dhaka que plus tard pour préparer un offre de station de traitement d’eau, projet perdu d’avance car notre ami Paul Galzin, qui résidait sur place pour Safège avait tout ficelé. Cela m’avait valu quinze jours sur place avec la découverte effarée de la capitale et de sa circulation. Mais j’avais eu la chance d’être invité par l’associé à son club. Typiquement british, mais depuis l’indépendance l’entretien avait été négligé. Le cuir des fauteuils était bien pelé. Je me souviens aussi d'une visite dans les administrations. Celles de Manille sont des vrais palaces à coté de ce que j’ai vu.
Photos de Jacques Decroux
Office Sogréah
3 Le fort de Lalbagh est un fort moghol inachevé, datant du XVIIe siècle, situé le long de la rivière Buriganga, à Dhaka, dans la vieille ville, musée et tombeau.
4 Le boulanger et ses galettes de pain
5 Transport de la récolte
6 Une belle construction de chef de village
7 Il n’y a pas de cailloux dans ce pays, on fabrique des briques, puis les femmes les réduisent en graviers pour les constructions. On note les tubes métalliques sur les mains pour les coups de marteaux malheureux sur les doigts
8 Le sourire des enfants…
9 Les rickshaws dans Dacca
10 Jacques Decroux Rickshaws dans Dacca
11 L’épicier
12 Attente au passage à niveau
13 La gare de Jamaipur
14 Le TER local
15 Les routes nationales constituées de briques sur des km
16 Arrivée d’un étranger très remarquée
17 Bac de franchissement
18 Le remorqueur
19 En cours d’adoption
20 Le Brahmapoutre
21 Un des bras du Brahmapoutre
22 Le riz aliment de base
23 La station et son échelle limnimétrique, l’observateur très fier avec son cahier !!
Commentaires (3)
avec le réchauffement climatique: la remontée des eaux va aggraver la mise en péril des populations les plus pauvres
obligées, faute de place, d'habiter sur les "chars" (= les bancs de sables au milieu des fleuves du delta)
Le projet de 1992 a été complété en 1996 par un projet, toujours financé par la France, avec des prestations accordant
notamment plus de place à la consultation des populations concernées.
La logistique de ce deuxième projet était assez bien assurée par HALCROW , chef de file anglais de notre association.
En dehors de ma participation comme chef de projet pour SOGREAH résident à JAMALPUR, et de celles de J.P. SAUVAGERE
et de C. POTIN en séjours prolongés, plusieurs missions se sont succédées avec les interventions de D. RODINSON,
M. BOLZE, D. VERDEIL, B. YON, . . . . . .
L'ambiance a JAMALPUR était plutôt tristounette et nous étions contents d'aller passer le week-end à DHAKA la capitale qui n'avait
pourtant rien d'amusant ni d'attrayant avec la foule grouillante circulant dans les rues; on se payait quand même un restau où il fallait
apporter discrètement sa boisson si on voulait boire de l'alcool ce qui était autorisé puisque le serveur fournissait le tire-bouchon
ou le décapsuleur.